Fortin demeurera derrière les barreauxSource : GoogleAndré Fortin, un résident de la rue des Érables dans le secteur Cap-de-la-Madeleine accusé d'avoir frappé violemment son ex-conjointe, a finalement échoué dans sa tentative de faire casser son ordonnance de détention rendue il y a quelques semaines par le juge Marion Tremblay de la Cour du Québec.Le juge Claude C. Gagnon de la Cour supérieure vient en effet de confirmer la décision rendue par le juge de première instance qui avait conclu à la dangerosité de l'individu et qui avait craint un risque de récidive. "La liberté du requérant constitue un risque que la collectivité ne peut assumer présentement", dit le juge.
Rage incontrôlable
Le 14 juin dernier, apercevant son ex-épouse sur le trottoir, à proximité de la résidence familiale, André Fortin aurait été pris d'une rage incontrôlable. Après l'avoir copieusement injuriée, il l'aurait frappée de nombreux coups de poing. Malgré ses appels à l'aide, la situation n'aurait fait qu'empirer.
En tombant au sol, la victime aurait été tirée par les cheveux par l'accusé qui lui aurait ensuite frappé la tête contre le ciment, lui infligeant des blessures qui laissaient craindre le pire.
Restée au sous-sol de la résidence, la fille du couple se serait rendu compte tout à coup de ce qui se passait. Elle n'hésita pas à composer le 9-1-1. Fortin aurait alors déguerpi des lieux. À l'arrivée de la police, il était parti. Quelques minutes plus tard toutefois, il se livrait à la police en leur avouant ce qu'il avait fait.
Selon le juge Gagnon, l'attaque fut à la fois sournoise et brutale. Inutile de dire que les jours suivants, la victime avait peur que son ex-conjoint revienne la battre (ils ne vivaient plus ensemble depuis l'automne 2006), d'autant qu'il aurait dit à un policier qu'il avait un bâton de baseball et qu'il s'en servirait pour finir son travail.
Ce qui avait par ailleurs attiré l'attention du juge Tremblay en première instance, c'est le fait qu'il y a une dizaine d'années, l'accusé aurait été également saisi d'un moment de rage en voulant étrangler sa conjointe (la même que pour la présente affaire). Là encore, sa fille aurait tout vu.
André Fortin a suivi une thérapie par la suite et il semblait s'être calmé jusqu'à il y a quelques mois. Le couple est en instance de divorce et l'accusé semble avoir du mal à gérer le long processus judiciaire menant à la séparation légale et à accepter de verser une pension alimentaire à son ex-épouse.
Un risque inassumableLe juge Claude C. Gagnon conclut que la remise en liberté de cet individu constituait un risque inassumable, tout comme l'avait constaté le juge Tremblay. Citant plusieurs extraits de l'expertise menée par le médecin-psychiatre Pierre Mailloux pour le compte de l'accusé, le juge Gagnon s'est dit d'avis que les remarques du médecin font état d'un homme imprévisible, animé d'une énorme frustration, qui entretient une attitude absolument inacceptable.
Le Dr Mailloux avait conclu que l'accusé représentait un risque assumable s'il était sérieusement encadré. Le juge Gagnon souligne qu'il ne peut courir ce risque bien qu'il ait constaté que cet homme avait besoin d'un suivi psychologique.
André Fortin devra donc attendre la fin des procédures derrière les barreaux. Son dossier sera ramené devant le tribunal la semaine prochaine pour déterminer si une enquête préliminaire doit être tenue.
Source : Claude Savary - Le Nouvelliste - Trois-Rivières